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Natural Resource Governance around the World

La proposition des “Contributions territoriales certifiées” comme alternative aux crédits carbone et biodiversité

Réunion thématique AGTER #70 du 20 novembre 2025

Written by: Alain Karsenty

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Type of document: Video

Le terme de “crédit” renvoie à l’idée d’un débit, donc à l’univers de la compensation. Il devrait être réservé aux mécanismes de “compensation par l’offre” où des unités compensatoires spécifiques sont générées à l’avance. Si l’on vise un instrument de contribution et non de compensation dans la lutte contre le changement climatique et l’extinction de masse des espèces, le terme de “certificats” est plus approprié.

À l’heure de la COP30 à Belém, une convergence semble s’opérer sur l’idée de viser des impacts plutôt que des compensations. La “feuille de route” de la Commission Européenne fait notamment une double proposition de “certificats” et de “crédits nature” qu’elle envisage séquentiellement, comme instruments volontaires de financement de la biodiversité.

Des équipes de recherche expérimentent des dispositifs de financement de contributions certifiées que proposent de présenter Romain Julliard (Muséeum national d’histoire naturelle de Paris) et Alain Karsenty (CIRAD). L’une d’elles, en lien avec l’UNESCO, propose le concept de “certificat nature”, outil de financement basé sur les pratiques et portant à la fois sur le carbone, la qualité et la disponibilité de l’eau, la santé des sols, la biodiversité et les bénéfices apportés aux populations locales, pour parvenir, selon les contextes et les besoins des territoires, au meilleur équilibre entre les services écosystémiques et les attentes des populations locales.

Le projet de recherche co-porté par Carbone 4, FRB et le MNHN avec les Régions Grand-Est et AURA élabore un mécanisme de financement de contributions à la biodiversité, également à l’échelle du territoire. Les “certificats biodiversité” permettent d’en connecter, en abaissant les coûts de transactions, les acteurs économiques (la demande) et les acteurs de la préservation de la biodiversité légitimes pour définir une stratégie pour identifier les priorités en matière de conservation, restauration et transitions (agricole et forestière), afin d’orienter les financements vers des actions (l’offre). Puzzling Biodiversity, basé sur la production d’un classement de référence de l’efficacité des pratiques biodiversité par socio-écosystème, est lui un exemple d’outil d’évaluation de projets biodiversité qui peut compléter une telle démarche.

Présentation par

Romain Julliard, Enseignant-chercheur au Centre d’Ecologie et des Sciences de la Conservation (CESCO) du Muséum national d’Histoire naturelle depuis 1999 et Directeur de l’unité Mosaic (« Méthodes et Outils pour les sciences participatives »), est Écologue de formation. Il a participé à l’aventure Vigienature au Muséum et contribué au développement des sciences participatives à forte ambition scientifique

Alain Karsenty, Docteur en sciences sociales, HDR en sciences économiques, est chercheur au Cirad depuis 1992. Ses travaux portent sur l’analyse des politiques publiques concernant les forêts, le foncier et l’environnement dans les pays en développement, en particulier en Afrique. Ses thèmes de recherche privilégiés sont les instruments économiques (fiscalité, PSE, REDD+, marchés des permis…) pour le climat et la biodiversité.

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