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Fonds documentaire dynamique sur la
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Histoire agraire et politiques foncières en Roumanie

Résumé

Cette étude a été réalisée sur la base d’un stage effectué en 2012 en France et en Roumanie. Le travail a été encadré et financé par AGTER et par l’Agence de Services et de Paiement.

Située à l’est de l’Europe, la Roumanie est un des principaux nouveaux pays agricoles membres de l’Union Européenne. Parmi les douze États qui ont rejoint l’UE en 2004 et en 2007, elle occupait en 2009 la seconde position en matière de production agricole, après la Pologne .

Bien que sa superficie agricole utilisée (SAU) ait diminué de 5 % et que son nombre d’exploitations se soit réduit de 15 % entre 2003 et 2010, la SAU de la Roumanie représentait en 2010 presque 8 % de celle de l’Union Européenne. En outre, selon l’annuaire statistique de la Roumanie, la part de la population engagée dans l’agriculture représentait en 2009 28,7 % de la population active occupée. Avec presque 2,2 millions d’unités de travail annuel (UTA) prises en compte dans les statistiques Eurostat, la Roumanie employait en 2009 environ 20 % de la main d’œuvre agricole européenne.

L’économie de la Roumanie est à prédominance agricole. Le pays dispose de terres de qualité. La population est attachée à ses terres. L’agriculture reste toutefois confrontée à des contraintes structurelles, en grande partie liées à son évolution historique, dans ses efforts de modernisation et de développement productif. Les chiffres les plus récents montrent une polarisation de l’agriculture roumaine : plus de la moitié des exploitations sont en dessous d’un hectare et occupent seulement 5 % de la SAU, tandis que les exploitations de plus de 100 hectares, qui ne représentent que 0,4 % du nombre total d’exploitations, occupent 48,9 % de la SAU. La répartition des aides de l’Union Européenne, octroyées en Roumanie en fonction du nombre d’hectares travaillés, les différences de dotation en moyens de production et la position privilégiée de certains acteurs sur le marché renforcent la bipolarité de l’agriculture.

Ainsi, l’agriculture roumaine maintient sa dualité : d’un côté, de très petits agriculteurs travaillant dans une logique de subsistance ou de complément de revenu, et d’un autre coté, de grandes sociétés agricoles avec une capacité élevée d’investissement dans le développement de leur activité productive. Dans cet environnement, la paysannerie moyenne semble trouver difficilement une manière de se développer, malgré les intentions affichées de l’Union Européenne.

L’agriculture roumaine fait partie du système communautaire depuis l’adhésion du pays en 2007. L’importance de cette activité pour la population du pays, ses résultats et son évolution pour l’agriculture européenne dans son ensemble font de l’évolution des structures agraires un sujet d’actualité. Il s’agit d’une question essentielle à prendre en compte dans les débats sur l’évolution des politiques agricoles au niveau européen. Cependant, afin de mieux appréhender la situation d’ensemble de l’agriculture et de pouvoir formuler des propositions de politiques pour influencer son évolution future, il est indispensable de comprendre ses spécificités et les aspects qui devraient être réformés.

C’est dans cet objectif que ce document se propose d’analyser les caractéristiques sociales, économiques et techniques de l’agriculture roumaine, son évolution historique et l’efficacité actuelle de ses structures.

  • La première partie présente de manière concise l’évolution historique des structures agraires jusqu’à nos jours. Les enjeux actuels de l’agriculture roumaine sont ensuite abordés avec l’examen des résultats d’un diagnostic agraire effectué dans la région de Mangalia, à la frontière avec la Bulgarie et au bord de la mer noire, au Sud-est de la Roumanie. Cette analyse donne des indications sur l’efficacité technique et économique des différents types de structures agraires, tout en prenant en considération les aspects sociaux liés à l’activité agricole.

  • La deuxième partie analyse les aspects juridiques et socio-économiques liés au foncier, nous permettant de mieux comprendre la situation globale de l’agriculture roumaine, ses spécificités et ses besoins en matière de réformes et de politiques agricoles.

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